Le Centre culturel de Taiwan à Paris (CCTP) poursuit sa coopération avec la Fondation Manuel Rivera-Ortiz (Fondation MRO), en France, afin de faciliter la participation d’œuvres taïwanaises aux Rencontres d’Arles, grand rendez-vous mondial de la photographie dont la 56e édition se tient du 7 juillet au 5 octobre. Cette fois, des photographes taïwanais participent à l’exposition « Sortilèges », proposant une sélection de photographies documentaires axées sur les questions autochtones.
Au sein de l’espace « Mémoire vivante – peuples autochtones de Taiwan », les clichés sont pour la plupart issus du média taïwanais à but non lucratif The Reporter, tirés de reportages consacrés au mouvement de rectification des noms, à la préservation culturelle et à la lutte pour les droits fonciers des peuples autochtones, explique depuis Taipei le ministère de la Culture.
Ces photographies sont complétées par la projection de la première saison de la série documentaire « Taiwan Tribe Treasures » produite par le ministère taïwanais des Peuples autochtones et Discovery Channel, ainsi que du court-métrage Tayal Forest Club (Club forestier atayal) réalisé par Laha Mebow [陳潔瑤], première Taïwanaise à avoir remporté le prix du meilleur réalisateur aux Golden Horse Awards (Prix du Cheval d’Or), à Taipei. Ce dernier film, dans lequel images poétiques et récits mythologiques illustrent la reconstruction et la réinterprétation de la mémoire culturelle autochtone, a obtenu en février une mention spéciale du jury international au Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand 2025, en France.
Cette section taïwanaise, explique Hu Ching-fang [胡晴舫], la directrice du CCTP, illustre le lien entre les peuples autochtones de Taiwan et leurs ancêtres, leurs territoires et leurs cultures. Elle permettra de sensibiliser le public international à l’art photographique taïwanais, ainsi qu’aux enjeux qui le sous-tendent.
A travers la série de photographies documentaires publiées dans The Reporter, l’importance de l’image comme vecteur du patrimoine culturel et des archives historiques est mise en lumière, alors que la série « Taiwan Tribe Treasures » et le court métrage Tayal Forest Club témoignent de la réinterprétation des croyances et de la mémoire culturelle dans l’art contemporain, a ajouté Hu Ching-fang.
Placée sous la direction artistique de Florent Basiletti, l’exposition « Sortilèges » invite « à franchir le seuil de l’invisible, à sonder l’inconnu, à interroger les croyances qui défient la raison », et « interroge ces croyances populaires qui, entre dévotion et marginalité, transcendent les cultures et les époques ». Outre les participants taïwanais, on y retrouve les photographes Joan Alvado, Ian Cheibub, Maja Daniels, Alexandre Dupeyron, Weronicka Gęsicka ou encore Laura Lafon Cadilhac.